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Articles

Volume 84 (2016)

Rythmer les corps pour socialiser. Ethnologie des activités récréatives du djembé au Québec

Soumise
février 21, 2018
Publié-e
2017-03-01

Résumé

Le djembé, un tambour d’Afrique de l’Ouest, a fait l’objet d’une globalisation à la fin du XXe siècle. Au Québec, l’appropriation culturelle du tambour et de son répertoire mandingue, dépasse largement l’expression artistique. On lui attribue des usages sociaux tels que : la thérapie, l’apprentissage du travail collaboratif, l’initiation aux valeurs interculturelles et le loisir culturel. Cet article présente les résultats d’une enquête orale effectuée auprès d’un échantillon de personnes qui jouent du djembé à des fins récréatives. Pourquoi choisit-on d’aller frapper sur un tambour africain dans un de ces rares moments de la vie quotidienne prévus pour soi? L’enquête révèle qu’au-delà de la recherche d’exotisme, que pourrait suggérer le fait de jouer d’un tambour africain en contexte québécois, c’est un besoin pragmatique qui motive les praticiens à frapper le tambour à la main. En effet, l’analyse ethnologique du corpus d’enquête, fondée sur les théories traditionnelles de l’anthropologie du rythme, celles de Marcel Mauss et d’André Leroi-Gourhan, démontre que la pratique récréative du djembé est une praxéologie collective visant à créer une forme de corporéité sociale. Ce processus fonctionne par une mise en symbiose des corps producteurs d’un rythme tambouriné, et lorsque sa réalisation atteint son but, la corporéité sociale a pour effet curatif de réguler le mauvais stress généré par les modes de vie des participants.