Notre article présente une analyse variationniste des verbes qui expriment la notion de “avoir sa résidence” en français ontarien. Quatre variantes sont prises en considération : demeurer, habiter, rester et vivre. Nos résultats démontrent que rester s’emploie le plus souvent dans le parler des locuteurs non-restreints et le moins souvent dans celui des locuteurs restreints. Pour ce qui est de la forme vivre, on la trouve le plus souvent dans le parler des locuteurs restreints, ce qu’on attribue au transfert intersystémique de l’anglais. La variante demeurer s’emploie le plus souvent dans la communauté minoritaire de Pembroke, alors que la forme habiter ne s’emploie presque jamais en français ontarien. Finalement, nos résultats révèlent que le verbe utilisé par l’interviewer exerce une influence importante sur la variation.