Nous partons de l’hypothèse que les variétés du français acadien, éloignées les unes des autres en Amérique du Nord depuis longtemps, constitueraient un continuum interlinguistique par l’espace structurel qui les sépare. En plus, toutes les variétés de l’acadien font preuve d’un haut degré de variabilité interne. À partir d’une analyse des restructurations dans quelques sous-systèmes grammaticaux (les propositions conditionnelles, les formes verbales non finies) et de quelques discontinuités par rapport à la présence ou l’absence de certains traits caractéristiques de l’acadien, nous tirons la conclusion que l’espace variationnel acadien se présente comme un exemple complexe de continuités et de discontinuités auquel le modèle scalaire ne peut être appliqué que partiellement.