Cet article porte sur l’expédition réalisée en 1905 par la Canadienne Mina Hubbard à travers le Labrador et la péninsule d’Ungava. Ce faisant, il examine la notion d’explorateur/voyageur nordique non autochtone en tant que témoin. Il considère deux pratiques qui furent essentielles à Hubbard dans la construction et la mise en scène de son identité en tant qu’exploratrice : l’observation empirique et la publication de ses travaux. Les efforts de Hubbard pour se présenter comme une personne digne de témoigner des régions nordiques, en compétition avec ses guides des régions sauvages, mettent aussi en relief les types d’identités de race, de classes sociales et de genre qui étaient exclus de l’entreprise d’exploration des régions nordiques au tournant du siècle.