Cette étude exploratoire offre une représentation autre de la vallée du Wolastoqey/le fleuve Saint-Jean que celle d’un territoire frontalier en périphérie de la Nouvelle-Angleterre et de la Nouvelle-France, allant jusqu’au cœur des nations autochtones en contact entre elles et avec les Européens. L’auteur emprunte le concept de terrain d’entente proposé par Richard White pour décrire la région des Grands lacs afin d’examiner le désir des peuples de la vallée Wolastoqey/le fleuve Saint-Jean d’épanouir leurs premières pratiques de troc et d’échanges de sorte à créer un nouvel espace d’accommodation politique et culturelle. Le texte révèle en outre l’esprit de collaboration des Autochtones de la région, notamment la volonté initiale des Wolastoqiyik d’incorporer à leur monde une première présence européenne minimale, tout en respectant leur principe de conciliation qu’ils ont maintenu durant les premiers conflits. Toutefois, l’instabilité des régimes coloniaux dans la région et la confrontation impériale directe à partir des années 1690 ont rendu intenable leur position d’intermédiaire. L’auteur suggère diverses façons d’observer l’histoire du Nord-est, d’examiner l’époque précédant les Traités de paix et d’amitié, tout en révélant la perte définitive d’un monde plus tolérant et paisible sur le territoire connu désormais comme le Nouveau-Brunswick.