Chez les communautés francophones marginalisées qui ont laissé peu de documents écrits
dans les archives coloniales, la littérature du 20e siècle est confrontée aux absences et aux
silences résultant de la domination impériale dans les archives et des récits populaires. Cet
article fait appel aux romans Elle et lui : tragique idylle du peuple acadien (1940) et Une
fleur d’Acadie : un épisode du grand dérangement (1946), de l’auteur acadien Antoine-J.
Léger, pour examiner comment les écrivains acadiens ont commencé à contester la stabilité des documents archivistiques et à renverser la domination exercée par la version des
événements imaginée par Henry Wadsworth Longfellow dans son poème Evangeline: A
Tale of Acadie (1847)/Évangéline : conte d’Acadie (1883).