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Articles

Volume 36, Number 2 (2015)

Le temps de l’immigré dans Silences, Addolorata et Déjà l’agonie de Marco Micone

Soumise
décembre 21, 2015
Publié-e
2015-10-01

Résumé

L’écriture des auteurs immigrés a été analysée en fonction des aspects linguistiques et de la définition de l’identité. Cet article porte sur une autre facette de l’expérience de l’immigration, soit les expériences temporelles vécues par les immigrants italiens au Canada, telles qu’elles apparaissent dans la trilogie de Marco Micone, composée de Silences (2004), seconde version de Gens du silence (1982), Addolorata (1984) et Déjà l’agonie (1988). Cette trilogie, qui a un important contenu autobiographique, expose l’expérience d’immigrants italiens de la première génération après la Seconde Guerre mondiale. Confrontés à une situation difficile, provenant de milieux ruraux, ces immigrants vivent des expériences particulières, fréquentes chez les immigrants de première génération : la continuité avec le passé datant d’avant l’immigration; un parcours d’immigration souvent traumatique; l’enfermement du quotidien dans un temps circulaire; l’immobilisation dans un présent figé, semblable à un « temps suspendu et même rompu » qui modifie — et souvent empêche — les perspectives temporelles et les projections dans le futur. Ces expériences se manifestent dans les paroles, les attitudes et les actions des personnages par rapport à leur intégration, mais également dans l’irruption d’épisodes du passé (les souvenirs que les personnages ne peuvent éviter) dans le présent, rompant ainsi l’ordre chronologique des évènements. Dans cet article, ces temporalités problématiques sont analysées principalement à l’aide d’études psychanalytiques et sont envisagées sous un angle relevant de la psychothérapie.