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Articles

Volume 33, Number 1 (2012)

To Be Dub, Female and Black: Towards a Womban-Centred Afro-Caribbean Diasporic Performance Aesthetic in Toronto1

  • Ric Knowles
Soumise
mai 17, 2013
Publié-e
2012-01-01

Résumé

Cet article retrace les contributions des artistes afro-caribéennes Rhoma Spencer, ahdri zhina mandiela et d’bi.young anitafrika à la création d’une esthétique de la performance à Toronto, fondée sur des textes issus de la culture caribéenne. Il s’intéresse aux façons dont le travail de ces femmes a remis en question les formes du théâtre et du spectacle au Canada et dans les Caraïbes, de même que les nationalismes culturels hétérosexistes et masculinistes ainsi que les modernités coloniales, en y inscrivant une sensibilité homosexuelle. Avec sa compagnie Theatre Archipelago, Spencer emploie l’esthétique du «  théâtre pauvre  », une sensibilité aiguisée aux divers aspects de la présentation, un jeu exubérant et une langue riche qui prennent appui sur des traditions caribéennes comme le carnaval, les festivités de Noël et le calypso pour traiter de manière complexe de la lutte des classes, des sexes et des races, en accordant une importance marquée aux femmes. mandiela, avec sa compagnie bcurrent et surtout dans ses pièces dark diaspora…in dub! et who knew grannie, a créé et perfectionné une nouvelle forme, le théâtre dub, en partant de la tradition poétique jamaïcaine, la poésie dub. Suivant l’exemple de mandiela, d’bi.young anitafrika a participé à la tradition dub au féminin en inventant ce qu’elle a appelé le « monodrame du biomythe », un style qu’illustre sa sankofa trilogy. Ces femmes ont créé au sein de Toronto un espace de transformation à la croisée des nations, des sexualités et des formes spectaculaires qui sert à donner un caractère homosexuel aux hiérarchies traditionnelles du théâtre, à l’éthos principalement masculiniste du spectaculaire caribéen en général et à la chronopolitique étroite du « développement » moderniste colonial. Elles ont créé, et continuent de créer, des formes tout à fait nouvelles, « révolushionnaires » et centrées sur la femme, qui servent à pousser plus loin son émancipation. Ces formes afro-caribbéennes (re)prennent racine dans les traditions des grands-mères, des griots, des languages nationaux du peuple, des mouvements et des langues qui, au sein d’une diaspora canado-caribéenne transnationale, émergent du corps des femmes noires et le célèbrent.