Les notions de l'écriture migrante sont liées à une dialectique du mouvement et de l'immobile, tant au niveau de l'espace physique qu'au niveau de l'espace spirituel. Ce sont précisement ces notions qui se trouvent au coeur même des Lettres chinoises de Ying Chen. Deux modes d'être, celui d'immobilité de Sassa et celui du mouvement incessant de Da Li, s'opposent diamétralement l'un à l'autre. Chacun est associée dans le roman à les images qui évoquent ces differences, et les tentatives des personnages de s'expliquer et d'expliquer a l'autre les motivations de leur choix de rester sur place ou de partir, mènent vers la conclusion qu'il s'agit de deux visions du monde opposées.