S’il ne fait aucun doute que les toutes premières « adaptations » de Michel Trembley furent marquées par une visée ethnocentriste, l’on ne peut en dire de même de sa traduction d’Oncle Vania ni de toutes celles qui suivirent. Les traductions (et adaptations) de Tremblay gagneraient d’ailleurs à être envisagées à la lumière d’une réflexion nourrit simultanément par les notions d’américanité et de musicalité. Nous procéderons à l’analyse comparée des traductions d’Orpheus Descending de Tennessee Williams, signées par Raymond Rouleau et Michel Tremblay, à l’aide de ces concepts entendus comme postulats traductologiques. Nous croyons ainsi pouvoir ouvrir de nouvelles perspectives, à la fois éthiques et esthétiques, sur l’œuvre de l’auteur québécois en général et sur ses traductions en particulier. Loin d’être exogènes ces notions, qui résident au cœur même du projet littéraire tremblayen, concourent à lui conférer une véritable unité (poétique) sans pour cela laisser en reste la traduction.