Cet article retrace l’évolution du festival vancouvérois Talking Stick et les liens qu’il a permis de créer afin de montrer comment le fait de créer ensemble des performances et de se rassembler autour d’intérêts partagés permet d’entretenir des relations artistiques et encourager des relations interculturelles respectueuses. Lachance et Couture explicitent le lien généalogique entre le festival Talking Stick et le Festival of the Dreaming organisé à Sydney, en Australie, en 1997, pour ensuite l’investir de sens à l’aide des concepts autochtones d’amour transformatif, de « normativité enracinée » et de liens de parenté transfrontaliers. Elles examinent les stratégies employées par le festival Talking Stick pour créer des réseaux de communication, notamment en prévoyant des déplacements dans les différents territoires et en valorisant la souplesse pour honorer l’obligation de rendre des comptes. Selon les co-autrices, l’amour et le soutien porté aux artistes émergents de même qu’au personnel et aux bénévoles qui bénéficient d’un encadrement au sein d’un réseau de liens toujours grandissant sont d’une importance cruciale à la reconstitution des réseaux de parenté. Lachance et Couture partent de leur propre expérience en tant que participantes ayant été elles-mêmes transformées par leurs interactions au festival pour montrer comment ce genre d’expérience relationnelle peut mener à la création d’un avenir partagé. Elles concluent en disant que les organisateurs du festival Talking Stick créent des espaces qui privilégient la résurgence autochtone en permettant des expériences personnelles de transformation et en créant des rapports de co-résistance axés sur les liens de parenté.