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Articles

Volume 39, Number 2 (2018)

The Lesbian Rush: Making Time in The Magic Hour

  • Laine Zisman Newman
Soumise
janvier 23, 2019
Publié-e
2018-06-01

Résumé

Au moyen d’une fine analyse des changements de vitesse dans The Magic Hour de Jess Dobkins, Laine Zisman Newman se demande comment un refus de se soumettre aux attentes genrées liées à l’empressement pourrait nous permettre non seulement de mieux comprendre la logique d’une temporalité normative qui impose sa discipline, mais aussi de créer un espace performatif dans lequel une guérison et une résistance peuvent avoir lieu. Zisman Newman présente également l’« empressement lesbien », un concept qu’elle analyse à partir des théories du traumatisme et de la temporalité homosexuels pour voir comment ceux qui ont moins de ressources et de soutien sont contraints à mener plusieurs tâches de front et à se précipiter afin d’atteindre une stabilité économique et donner l’impression d’avoir réussi. Une partie du travail effectué en nommant l’empressement lesbien consiste à montrer que les moyens de conceptualiser le « temps hétéro »—cette logique temporelle investie dans les avenirs reproductifs et les jalons naturalisés—sont à la fois hétérosexistes et patriarcaux. Autrement dit, le temps hétéro n’est pas qu’hétéro, il est aussi androcentrique. En tenant compte des expériences vécues par Dobkin dans l’industrie théâtrale et de l’importance accordée par la production au « traumatisme et [à] la transformation », cet article examine comment la performance peut nous aider à lutter contre nos attentes quant à l’obligation de suivre le rythme. Luttant contre les inégalités systémiques qui façonnent nos expériences du temps et présentant des récits personnels de traumatismes, Zisman Newman raconte l’histoire d’une performance qui se répète sans cesse. C’est l’histoire d’une artiste; l’histoire d’un ralentissement; l’histoire du passé et de l’avenir qui se fondent dans le présent; et l’histoire d’une répétition, d’un refrain auquel on revient inlassablement : « Bienvenue. Merci à tous d’être venus. Je suis tellement contente que vous soyez tous là. » Chaque histoire refuse de précipiter le récit et fait marche arrière pour revenir au début de la production et prendre du recul sur ce que signifie le refus de l’empressement lesbien.