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Articles

Volume 38, Number 2 (2017)

Making the Bedouins: Code-Switching as Model for the Translation of Multilingual Drama

Soumise
décembre 19, 2017
Publié-e
2017-12-06

Résumé

Traduire le théâtre d’un contexte linguistique et culturel à un autre est un exercice qui pose toute une série de défis, d’autant plus nombreux quand le texte source est lui-même multilingue. La pièce Ne blâmez jamais les Bédouins de René-Daniel Dubois, traduite en anglais par Martin Kevan ( Don’t Blame the Bedouins ), se déroule en anglais, en français, en italien, en allemand, en russe et en mandarin. Le texte « français » de départ, postdramatique, déconstruit la langue et l’identité pour en faire un pastiche marqué par moments par la frénésie. Le texte « anglais » de Kevan, par contre, résiste à la déconstruction postdramatique du texte de départ, choisissant plutôt de renforcer le collage macaronique et lourd en archétypes de Dubois en tentant d’y apporter une profondeur psychologique. En raison de sa complexité linguistique, et aussi parce qu’il a été traduit, publié et mis en scène en français et en anglais, ce texte polyglossique nous permet d’analyser en profondeur la traduction théâtrale multilingue dans sa mise en œuvre. Dans cet article, Silver propose que la traduction par Kevan de la pièce de Dubois constitue non seulement une traduction textuelle et performative, mais également une transposition des conventions esthétiques codifiées par la langue qui servent à distinguer le théâtre québécois et canadien-anglais et leurs publics respectifs. Selon Silver, Kevan montre une sensibilité à l’endroit du fossé entre les politiques linguistiques du Canada français et du Canada anglais, et aussi entre les codes théâtraux en usage dans les deux communautés linguistiques, lorsqu’il décide d’amplifier le réalisme psychologique de la pièce et, ce faisant, d’adoucir les politiques langagières de la version « anglaise ». En analysant les choix de traduction de Kevan, Silver emprunte aux théories linguistiques de l’alternance codique du discours et étudie en détail la pièce dans ses deux versions.