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Articles

Volume 38, Number 2 (2017)

Can Multilingualism Be a Radical Force in Contemporary Canadian Theatre? Exploring The Option of Non-Translation

Soumise
décembre 19, 2017
Publié-e
2017-12-06

Résumé

Dans cet article, Karpinski souligne la richesse du théâtre multilingue au Canada tout en faisant valoir que le choix de ne pas s’appuyer sur la traduction pour mettre en scène un accueil multilingue porte la promesse d’une cohabitation plus radicale et permet des rencontres à la fois critiques et réparatrices avec des entités qui résistent à la récupération par des courants dominants. Plus qu’une conciliation multiculturelle de la diversité, la non-traduction comme choix politisé est examinée ici au moyen d’exemples tirés du théâtre contemporain canado-asiatique et canado-afro-caribéen, de même qu’à travers des spectacles autochtones. Karpinski analyse notamment la mise en œuvre du multilinguisme « d’en dessous » (une expression d’Alison Phipps) destiné au grand public anglophone par des pièces comme yagayah.two.womyn.black.griots de debbie young et naila belvett, Mother Tongue de Betty Quan et Chocolate Woman Dreams the Milky Way de Monique Mojica. La pratique décoloniale de la non-traduction adoptée par ces dramaturges participe de la tendance à « diversifier la diversité » et promeut un meilleur équilibre des écologies linguistiques. Au lieu d’arrondir les côtés rigides de la différence en ayant recours à une dissémination mondiale des équivalences, le multilinguisme « d’en dessous », associé aux langues minorisées et à l’invisibilité, adopte une hétérogénéité radicale et incommensurable et confronte de manière radicale le sens du multiculturalisme ethnicisé à particule. En même temps, ces formes de multilinguisme mettent en évidence les politiques culturelles discriminantes de la traduction qui favorisent le bilinguisme officiel du Canada.