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Articles

Volume 36, Number 2 (2015)

Carmen Aguirre’s The Refugee Hotel and the Space Between Limited and Unlimited Hospitality

Soumise
décembre 21, 2015
Publié-e
2015-10-01

Résumé

Rabillard propose dans cet article une lecture de la pièce The Refugee Hotel de Carmen Aguirre à la lumière des textes de Derrida  « On Cosmopolitanism » (Cosmopolites de tous les pays, encore un effort !) et Of Hospitality ( De l’hospitalité ), s’attardant plus particulièrement à l’emploi par Aguirre de lieux fictifs et d’espaces de présentation. Derrida faisait ressortir les contradictions du concept et des usages de l’hospitalité et les limites des tentatives de répondre aux exigences illimitées du cosmopolitisme, compris comme étant le droit de quiconque de vivre n’importe où dans le monde. À l’instar de ce dernier, Aguirre met en scène les limites du refuge qu’ont trouvé les Chiliens s’étant enfui au Canada au lendemain du coup de Pinochet. La puissance de la pièce réside dans sa façon d’évoquer le traumatisme et de présenter les récits de souffrance des réfugiés, récits inspirés d’expériences vécues par Aguirre, sa famille, et des opposants au régime de Pinochet avec lesquels elle a travaillé. La comparaison avec les écrits de Derrida fait ressortir un aspect important de la portée politique de la pièce. The Refugee Hotel force le spectateur à reconnaître la difficulté et la nécessité d’accueillir les demandeurs d’asile sans leur imposer de frontières ou de définitions ni exiger d’eux qu’ils s’assimilent. Les limites du refuge offert sont évoquées par l’unique décor de la pièce—un hôtel miteux à Vancouver—, par la représentation des barrières linguistiques, par la théâtralisation de l’esprit borné du travailleur social et par la pression à s’assimiler que vivent les enfants réfugiés. La pièce fait une brèche dans le discours politique canadien en réfutant les mythes sur la générosité des Canadiens et offre une représentation de l’hospitalité fondée sur la réceptivité réciproque de l’invité et de l’hôte. Rabillard soutient que le défi politique posé par The Refugee Hotel, qui demande que nous saisissions pleinement ce qu’exige la véritable hospitalité sans frontières, s’étend à l’espace culturel du théâtre canadien, au sein duquel des auteurs immigrés comme Aguirre doivent se tailler une place.