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Articles

Volume 31, Number 1 (2010)

Kneading You: Performative Meta-Auto/Biography in Perfect Pie

Submitted
December 22, 2010
Published
2010-01-01

Abstract

In the last two decades, it has become an accepted principle in psychology that the sense of self depends on autobiography. Without the ability to organize experience through narration, arguably one cannot have a coherent self. If one’s self is indeed dependent on autobiography, then that same narratively constituted fictive self is especially susceptible to erosion and erasure through memory loss and narrative disability. In Judith Thompson’s Perfect Pie, Patsy is such a character, suffering from trauma-related amnesia that inhibits the realization of a full extended self. Although on the one hand, Patsy’s status as a fictive character leaves her vulnerable to the power of words to undermine the stability of a narratively generated self, on the other hand, her ontological situation as a character born in words also grants her significant power to wield that same performative power to write her self. This article will examine the dialogic self-authoring strategy that Patsy adopts to generate multi-vocal autobiography, weaving thematically associated stories across disparate nested fictional worlds. Ultimately, Patsy’s potential cure lies not in the revelation of an objectively-verifiable historical truth but rather in the pie-making, theatre-making, self-making process of continued reiterative performance. Résumé Au cours des deux dernières décennies, les psychologues se sont entendus sur le principe selon lequel le sens de soi est tributaire de l’autobiographie. Si on ne peut organiser l’expérience par un fil narratif, il est impossible de construire un soi cohérent. Si le soi compte effectivement sur l’autobiographie, ce même soi constitué par la narration est spécialement susceptible de s’éroder et de s’effacer sous l’effet de l’amnésie ou d’un handicap lié à la narration. Dans la pièce Perfect Pie de Judith Thompson, le personnage de Patsy souffre d’une amnésie liée à un traumatisme, qui l’empêche de se réaliser entièrement. Si, d’un côté, son statut de personnage fictif expose Patsy au pouvoir qu’ont les mots de miner la stabilité d’un soi généré par la narration, de l’autre, sa situation ontologique de personnage créé par les mots lui accorde également un pouvoir important, celui d’utiliser ce même pouvoir performatif pour s’écrire. Cet article examinera la stratégie dialogique d’écriture de soi qu’adopte Patsy pour produire une autobiographie plurivocale en tissant des récits associés sur le plan thématique à partir de mondes fictifs disparates. En bout de ligne, la solution éventuelle ne repose pas dans la révélation d’une vérité historique objectivement vérifiable, mais dans l’acte de fabriquer des tartes, de faire du théâtre, de se créer soimême, un processus de performance qui se réitère en permanence.