La fonction du narrateur dans le conte québécois du XIXe siècle est de transmettre l'oralité et la légende associées aux anciennes histoires racontées, aux versions écrites contemporaines, notamment dans les œuvres de Fréchette, Beaugrand, Lemay, Taché et de Gaspé. Sans éclipser leurs origines didactiques morales, les fonctions de la grille narratologique de Gérard Genette soulignent les éléments paralinguistiques de ces récits. Tandis que certains conteurs écrivent « pour oreilles », d'autres privilégient un style littéraire soutenu diminuant ainsi la crédibilité et l'authenticité du narrateur. Divers écrivains-conteurs utilisent également la métanarration, l'encadrement du récit par un narrateur qui présente aux lecteurs un racontar. En fin de compte, le passage de la culture orale à la culture littéraire n'érode pas les valeurs, assurant plutôt la préservation de l'héritage national.