Déclaration au sujet des restes de 215 enfants trouvés à l’ancien pensionnat de Kamloops
Nos pensées accompagnent la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc et toutes les communautés autochtones du pays. Études en littérature canadienne (ÉLC) est solidaire de tous les peuples autochtones qui pleurent la mort des 215 enfants au pensionnat autochtone de Kamloops et reconnaît les souffrances de toutes les victimes des pensionnats, des enfants qui furent envoyés de force à ces établissements et des générations subséquentes qui souffrent encore des répercussions de ces crimes commis dans le cadre du programme de génocide perpétré par le Canada envers les peuples autochtones. Il s’agit non seulement d’un pan terrible de l’histoire canadienne, mais aussi de la réalité du traumatisme, de la douleur et de l’injustice qui sont encore constamment infligés aux peuples autochtones dans ce pays. Bien que le juge Murray Sinclair ait entendu des témoignages devant la Commission de vérité et réconciliation (CVR) décrivant des fausses communes telles que celle de Kamloops, le gouvernement du Canada a refusé d’enquêter sur ces allégations lorsque la CVR le lui a demandé. Les Canadiens et les Canadiennes non autochtones doivent connaître cette histoire et doivent l’apprendre sous la direction des Autochtones. Nous, l’équipe d’ÉLC, joignons notre voix à celles qui demandent au gouvernement du Canada de financer la mise en œuvre des appels à l’action 71 à 76 de la CVR relatives aux enfants disparus et aux renseignements sur l’inhumation dans tous les pensionnats du Canada.
71. Nous demandons à tous les coroners en chef et les bureaux de l’état civil de chaque province et territoire qui n’ont pas fourni à la Commission de vérité et réconciliation leurs dossiers sur le décès d’enfants autochtones dont les autorités de pensionnats avaient la garde de mettre ces documents à la disposition du Centre national pour la vérité et réconciliation.
72. Nous demandons au gouvernement fédéral de mettre suffisamment de ressources à la disposition du Centre national pour la vérité et réconciliation pour lui permettre de tenir à jour le registre national de décès des élèves des pensionnats établi par la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
73. Nous demandons au gouvernement fédéral de travailler de concert avec l’Église, les communautés autochtones et les anciens élèves des pensionnats afin d’établir et de tenir à jour un registre en ligne des cimetières de ces pensionnats, et, dans la mesure du possible, de tracer des cartes montrant l’emplacement où reposent les élèves décédés.
74. Nous demandons au gouvernement fédéral de travailler avec l’Église et les dirigeants communautaires autochtones pour informer les familles des enfants qui sont décédés dans les pensionnats du lieu de sépulture de ces enfants, pour répondre au souhait de ces familles de tenir des cérémonies et des événements commémoratifs appropriés et pour procéder, sur demande, à la réinhumation des enfants dans leurs communautés d’origine.
75. Nous demandons au gouvernement fédéral de collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux de même qu’avec les administrations municipales, l’Église, les communautés autochtones, les anciens élèves des pensionnats et les propriétaires fonciers actuels pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies et des procédures qui permettront de repérer, de documenter, d’entretenir, de commémorer et de protéger les cimetières des pensionnats ou d’autres sites où des enfants qui fréquentaient ces pensionnats ont été inhumés. Le tout doit englober la tenue de cérémonies et d’événements commémoratifs appropriés pour honorer la mémoire des enfants décédés.
76. Nous demandons aux parties concernées par le travail de documentation, d’entretien, de commémoration et de protection des cimetières des pensionnats d’adopter des stratégies en conformité avec les principes suivants : la communauté autochtone la plus touchée doit diriger l’élaboration de ces stratégies; de l’information doit être demandée aux survivants des pensionnats et aux autres détenteurs de connaissances dans le cadre de l’élaboration de ces stratégies; les protocoles autochtones doivent être respectés avant que toute inspection technique ou enquête potentiellement envahissante puisse être effectuée sur les lieux d’un cimetière.