La poésie des années 80 démontre un retour au privé, indiquant la possibilité de dire l'intime dans la ville. Cette écriture, exempte de toutes contraintes formelles, cherche à explorer la question identitaire, l'émotion et le corps, la sensualité et les actes "menus" de l'existence. Le ≪ je ≫ en poésie, qui crée un rapport avec l'Autre et le lecteur, en conjonction avec l'espace complexe de la chambre, répond aux tentations et aux constraintes permanentes du moi poétique moderne. Dans l'œuvre de Louise Dupré, François Charron, Hélène Dorion, Madeleine Gagnon et Jacques Brault, la chambre figure non seulement comme espace clos, sécurisant et protecteur, mais elle est aussi perçue comme espace de liberté, qui refuse d'être simple élement du décor, figé dans son cadre.
