À l'encontre du "bavardage féminin," culture orale exerçant peu de pouvoir sur la définition des grands canons littéraires, le roman La Vie en prose de Yolande Villemaire construit ce qui semble être une subversion des conventions du personnage romanesque. Ce qui est mis en valeur ici est le phénomène de la pluralité des voix. L'identité individuelle des sujets parlants est brouillée par leur surabondance, ce qui crée une hétérogénéité à tous les niveaux du roman. Selon Jean-François Lyotard, l'hétérogénéité d'un roman plutôt que son homogénéité est un élément du postmodernisme. Donc, l'altérité et l'impossibilité de l'appropriation autoritaire des voix transforment le roman de Villemaire en récit postmoderne.