Cette étude tente de faire la lumière sur une oubliée dans les lectures du roman de Laure Conan, Angéline de Montbrun (1884). En effet, le roman s’ouvre sur un échange de lettres où l’héroïne, Angéline, est presque silencieuse. A contrario, son amie Mina Darville mène le jeu épistolaire, s’adresse à chaque personnage, a un avis sur tout. Peu à peu, le malaise du personnage se dessine : Mina est la seconde après Angéline, son amie et en même temps sa rivale. Retranchée dans des rêveries et des lectures qui la font espérer, Mina suit peu à peu le destin d’une héroïne tragique vouée au silence après la mort du personnage masculin.