À compter de 1884, Hermine Lanctôt publie diverses chroniques et articles dans Le Monde illustré sous les pseudonymes d'Hermance, de Ninette et d'Angéline. Ces noms cachent des personnages hétéronymiques : Hermine est mère de famille et autodidacte; Hermance est sous-maîtresse au primaire et vieille fille; Ninette, capricieuse, fume et joue aux cartes et Angéline est rêveuse. Selon Albert Dauzat, l'usage de pseudonymes implique deux choses : soit les écrits ou l'acte d'écrire ne sont pas acceptés par la société soit l'écrivain n'aime pas son nom. Sous la plume d'Hermance, Lanctôt avoue qu'elle reste « abritée »; peut-être voulait-elle également créer une illusion de plusieurs femmes journalistes, ou encore tromper ses lecteurs à fin de pouvoir dévoiler des identités contradictoires sans ternir sa propre image.