Abstract
Une fois transcrite, imprimée ou enregistrée, la performance musicale ne relève plus du monde dynamique de la culture communicationnelle qui l’a fait naître. Au siècle dernier, bien des chanteurs n’acceptaient de chanter pour l’ethnomusicologue slovène Murko que sous promesse qu’il n’y aurait pas de transcription ni d’enregistrement. La crainte des chanteurs était que l’impression de leur répertoire ne signifie la fin de la circulation des motifs et du renouvellement même du patrimoine musical. L’histoire a donné raison à leur crainte : la large diffusion de recueils de chansons bon marché et de gravures populaires a encouragé la fixation du texte de la chanson. Ces recueils paraissent tout au cours du XIXe siècle et, de l’un à l’autre, les chansons sont les mêmes. On connaît ces chansons par la lecture et on ne s’attend pas à ce que le texte change d’un recueil à un autre. À l’inverse, dans la culture de performance, le chanteur est libre. Il est un poète improvisateur. Il restaure des images, les combine à sa manière, chaque fois il crée une pièce artistique différente, mais elles sont toutes profondément traditionnelles. C’est cet art de l’improvisation complexe qui avait permis la transmission des chansons épiques depuis leur lointaine naissance. Cet art allait cependant se révéler extrêmement fragile dans un contexte de modernité et appelé à disparaître sous la pression de l’imprimé et de la bande magnétique, mais aussi de l’industrialisation et de l’urbanisation.- The author retains copyright over the work.
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