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Feature Section: Translation/ Dossier: Traduction

Volume 24 Numbers 1 and 2 / Spring and Fall 2003

Zulu Time: Theater Beyond Translation

Submitted
May 13, 2008
Published
2003-01-01

Abstract

Cinéaste, dramaturge, comédien, metteur en scène, Robert Lepage doit sa renommée internationale à sa capacité d’ébranler, sinon de faire éclater les frontières conventionnelles du théâtre. Son succès sur le plan international s’explique en grande partie par son aptitude à mélanger langues et cultures de sorte que chaque public puisse s’y reconnaître. De sa ville natale de Québec, au Japon, en Europe ainsi qu’aux États Unis et ailleurs, Lepage trouve son public et le public se trouve dans son théâtre. Dès les premières représentations de La trilogie des dragons (production reprise à Montréal en 2003 lors du Festival de théâtre des Amériques) jusqu’à la création de Zulu Time (2000-2002), Lepage a su mettre en question la notion du texte ainsi que celle de la traduction. Sans texte “figé,” ses productions échappent également à la traduction. En fait, la confusion des langues, la cacophonie même, se trouvent au centre des productions dans lesquelles plusieurs langues sont utilisées, parfois en même temps. Dans Zulu Time, Lepage considère l’existence et le potentiel d’une langue internationale qui se trouverait entre ou au-delà des langues traditionnelles et pour laquelle aucune traduction ne s’avérerait nécessaire ou même possible. Cette production s’organise autour de l’alphabet international aéronautique qui identifie chaque lettre par un mot et dont la dernière lettre est représentée par “Zulu”. L’heure zulu ou “Zulu time” est aussi l’heure au méridien de Greenwich utilisée par les militaires ainsi que dans l’aviation. La production prend lieu dans l’espace neutre, générique, international d’un aéroport, endroit dans lequel les notions conventionnelles d’identité culturelle et linguistique, ainsi que la fonction communicative du langage se trouvent ébranlées sinon pulvérisées.