LES, CRÉATIONS SCÉNIQUES DE LOUIS-HONORÉ FRÉCHETTE: JUIN 1880

Jean-Marc Larrue

Description détaillée de la mise en scène de deuxpièces de L.-H. Fréchette représentées à Montréal en 1880. L'auteur souligne les qualités spectaculaires de ces pièces, visiblement influencées par les techniques deproduction new-yorkais de l'époque.

A detailed description of the staging of two plays by L.H. Fréchette in Montréal in 1880. The author empbasizes the spectacular quality of these productions, visibly influenced by technical methods then current in New York.

Fréchette a 'écrit' ou 'arrangé' neuf oeuvres dramatiques au cours de sa vie,1 mais trois d'entre elles seulement furent produites à Montréal entre 1880 et 1900. Il s'agit de Félix Poutre, de Papineau et du Retour de l'exilé. Félix Poutré, qui consiste en la dramatisation du récit de Félix poutre intitulé Echappé de la potence. Souvenirs d'un prisonnier d'état canadien en 1838, parut pour la première fois en 1871 mais fut jouée sans mention d'auteur à Québec en 1862. Fréchette avait alors vingt-trois ans et étudiait le droit à l'Université Laval. L'Union musicale de Montréal reprit l'oeuvre les 22 et 23 février 1880. La pièce fut ensuite présentée le 11 janvier 1886, 2 dans la petite salle McMahon de la rue Delisle à Ste-Cunégonde. Le Cercle Lafontaine en assumait la production appuyé par le prestigieux choeur des Montagnards. Cela n'empêcha pas le spectacle de passer inaperçu. Il n'en fut pas de même de Papineau et du Retour de l'exilé.3

En juin 1880, l'Académie de Musique de Montréal annonçait avec grand fracas six soirées et une matinée entièrement canadiennes consacrées à deux oeuvres inédites du poète Louis Fréchette. Papineau tint l'affiche les lundi (8 juin 1880), mercredi, jeudi et samedi en soirée devant des salles combles et enthousiastes. Le Retour de l'exilé, moins polémique, n'était qu' 'un drame canadien en trois actes par le même auteur en collaboration'.4 Créée le mardi, puis reprise le vendredi soir et le samedi en matinée, c'est pourtant cette oeuvre apolitique et intimiste qui défraiera la chronique et donnera lieu à l'un de nos plus grands scandales littéraires. Ainsi, après la controverse entourant la paternité littéraire de Félix Poutre, Fréchette entreprenait un retour fracassant à l'écriture dramatique, fort d'une distinction imminente accordée par l'Académie française.4

Tous les témoignages recueillis lors de ces deux spectacles, y compris ceux de la Minerve et du Nouveau Monde, confirment leur succès populaire. Et ils firent leurs frais. C'était inespéré! A une époque où le théâtre canadien était relégué au rang de sous-produit sans intérêt, Fréchette parvint à remplir la plus grande salle canadienne durant sept représentations consécutives. Paul Dumas, l'interprète mémorable du rôle de Papineau, n'avait donc pas tout à fait tort quand, le soir du 11 juin 1880, il 'saluait [là] les premiers pas du Canada dans l'art dramatique.'5

Cette affirmation triomphale apparîît aujourd'hui exagérée, mais à l'époque, elle faisait l'unanimité. La Patrie, à laquelle Fréchette collaborait, ne tarissait évidemment pas d'éloges pour le dramaturge.

Un triomphe comme [cela] on n'en a jamais vu au Canada, et ceux qui prétendent que nos compatriotes ne savent pas apprécier le talent littéraire se sont vu donner un démenti solennel.6

La Minerve, qu'on ne pouvait tout de même pas accuser de sympathie envers Fréchette, abonda dans le même sens et risqua le terme de chef-d'oeuvre, sans ironie!7 C'était inattendu.

Le Courrier de Montréal se réjouissait enfin 'des commencements de notre théâtre national', suivi en cela par le Nouveau Monde.

Le charme de monsieur Fréchette [auteur de Papineau] mérite d'être entendu, et malgré les quelques défauts que nous y voyons, nous ne doutons pas qu'il marque les débuts du théâtre national canadien.8

Laurent-Olivier David dans l'Opinion publique reconnaissait 'le triomphe dans notre pays [des] lettres et [des] arts'.9

Tout le monde, à Montréal, admettait donc la portée historique de l'événement que Fréchette, appuyé par la Patrie, s'efforça de grossir. Jamais auparavant personne n'avait accordé autant de soins, d'énergie et de moyens à la préparation de créations locales. Et jamais la presse ne s'était montrée aussi attentive à des spectacles amateurs.

Fréchette, qui était non seulement l'instigateur mais aussi l'âme dirigeante du projet aurait pu, conformément à l'habitude, proposer ses oeuvres à un cercle dramatique déjà existant. Mais il jugea avec raison qu'aucune organisation locale, pas même le Cercle Jacques-Cartier, ne pouvait rendre justice à ses drames. Fréchette entendait de plus conserver l'entier contrôle des productions. Il décida donc de créer une troupe originale avec les plus expérimentés et les plus respectés des amateurs locaux. Comme avant 1880, les groupes musicaux étaient plus dynamiques et plus nombreux que les cercles dramatiques, et comme ces groupes comptaient de nombreuses femmes rompues à l'art du spectacle, Fréchette n'hésita pas à engager la gloire des scènes lyriques et musicales de l'époque, madame Jehin-Prume. Cantatrice belge et épouse du célèbre 'violoniste de Sa Majesté le Roi des Belges', madame Jehin-Prume revenait à peine d'un séjour de deux ans en France et en Belgique lorsque Fréchette lui proposa les rôles vedettes de Rose Laurier (dans Papineau) et de Blanche St-Vallier (dans le Retour de l'exilé). L'auteur engagea également Paul Dumas, un robuste amateur, pour le rôle de Papineau, et James McGown, pour celui d'Auguste DesRivières, l'Exilé. Trois autres vedettes, Louis et Charles Labelle (qui n'avaient aucun lieu de parenté), ainsi que Trudel rehaussaient de leur prestige cette distribution déjà exceptionnelle. Le premier incarnait Georges Laurier, le second personnifiait DuLac, tandis que Trudel campait le personnage historique de Nelson (dans Papineau). Une autre femme recrutée dans les rangs lyriques, madame Granger, jouait le rôle de madame St-Vallier dans le Retour de l'exilé.

Au moins quarante amateurs participèrent à ces deux productions qui comprenaient seize rôles. Madame Jehin-Prume cumulait les premiers rôles féminins de chacune des oeuvres où elle retrouvait Louis Labelle, James McGown et Victor Brazeau. On comprend que l'auditoire ait été gagné par ces acteurs qui n'auraient certainement pas 'déparé les grands du théâtre'. 10 Même la Minerve succomba.

Le feu qui animait les acteurs [dans Papineau] semblait se communiquer à l'auditoire et, à un moment donné, peu s'en ait fallu que les spectateurs se joignissent aux artistes pour chanter 'Aux armes citoyens' ou 'Mourir pour la patrie'. 11

D'autant plus qu'un choeur nombreux, sans doute celui des Montagnards, accompagnait les solistes. Mais le caractère exceptionnel de ces deux productions ne s'arrêtait pas là.

Si Paul Wycsynski et d'autres critiques ont,12 avec raison, déprécié la valeur littéraire des deux oeuvres et si d'autres ont détaillé avec insistance les 'emprunts' du 'Lauréat', aucun d'entre eux ne s'est intéressé à l'aspect scénique de ces productions. C'est pourtant là, il faut en convenir, leur principal apport à l'activité dramatique locale.

Papineau comporte neuf tableaux et le Retour de l'exilé en compte sept.13 Ceci impliquait de nombreux décors et surtout de multiples changements de tableaux. Or, et c'est tout à l'honneur de l'auteur, la succession des tableaux est agencée de telle sorte qu'elle ne cause aucun problème technique majeur et s'enchaîne rapidement. Les longues attentes, fréquentes sur les scènes professionnelles et interminables chez les amateurs, se trouvaient ici réduites à quelques minutes comblées par les mélodies entraînantes de l'orchestre. Dans l'Exilé par exemple. Fréchette situa ses tableaux de jour (1, 7 et 8) en alternance avec ses tableaux de nuit (2, 4 et 5). Il combina les scènes d'intérieur (1, 3, 5 et 6), avec les scènes d'extérieur (2, 4, 7 et 8). Il résultait de cette double alternance une exploitation optimale des moyens scéniques disponibles. Ainsi, 'la route solitaire dans les bois' du deuxième tableau qui était une scène nocturne, devenait l'intérieur du parc de la quatrième scène, également nocturne. Seule avait été rajoutée une rampe à l'arrière-plan qui faisait office de mur.

Les scènes étaient également prévues de façon que les principaux changements de décors puissent être effectués durant la représentation. Des comédiens continuaient à jouer à l'avant-scène. Cette technique, pratiquée parfois chez les professionnels, était rarement utilisée par les amateurs, faute de moyens et d'expérience. Le sixième tableau, qui représente la chambre à coucher d'Auguste, en donne un bon exemple. La scène précédente se déroulait dans un corridor éclairé par une bougie (à gaz). Fréchette précisait que ce décor s'ouvrait par le fond pour découvrir la chambre. Or, le troisième tableau reproduisait précisément «une pièce assez grande et meublée avec une bibliothèque et un piano'. Cette pièce était faiblement éclairée par une simple lampe à huile (intérieur de soir). Les panneaux latéraux et la toile de fond de ces deux tableaux étaient identiques, mais le subterfuge passa inaperçu à cause de l'éclairage et des accessoires utilisés. Les quatrième et cinquième tableaux ne constituent que des tableaux de transition rapidement installés grâce à des toiles plus rapprochées. En somme, les seules plantations de décors un peu complexes correspondaient justement aux changements d'actes. C'était là le signe d'un savoir-faire technique et d'un sens scénique assez rares chez les amateurs de l'époque.

Papineau, sous ce rapport, paraît supérieur au Retour de l'exilé dont elle partage pourtant certains décors. Le premier tableau, qui se déroule dans une'pièce élégamment meublée du village St-Denis', est, à quelques détails près, la même que celle reproduite au troisième tableau de L'Exilé, mais personne ne nota la ressemblance. Dans cette dernière, une simple lampe à huile à la lumière chaude, diffuse et sautillante éclairait la scène, tandis qu'un 'pleins feux' illuminait la première scène de Papineau. Quant au troisième tableau du drame patriotique ('route solitaire dans les bois, paysage d'automne, il fait nuit') il était exactement le même, mais sous un autre éclairage que le tableau final ('paysage à la fin de novembre, plein jour') ou que celui des deuxième, quatrième tableaux du Retour de l'exilé.

Dans Papineau aussi, Fréchette faisait alterner les scènes d'intérieur et d'extérieur et utilisait des tableaux de transition restreints pour permettre la plantation des décors les plus spectaculaires. Il y exploitait habilement les ressources de l'éclairage au gaz (scènes de jour et de pénombre) et celles de l'éclairage à l'huile (scène des torches, au septième tableau), qu'il combinait ou utilisait en opposition selon les besoins. Cela permettait le passage d'un éclairage chaleureux, dramatique, jaune et mouvant (éclairage à l'huile), propice aux scènes émouvantes, à un éclairage plus violent, plus froid et plus crû (éclairage au gaz). Fréchette fit aussi un usage efficace et habile des accessoires pour souligner les atmosphères et renouveler les lieux scéniques.

Nous devons donc saluer en ces oeuvres intreprétées par des amateurs, deux productions exceptionnelles. Les scènes spectaculaires y étaient nombreuses, puissantes et recherchées, surtout dans Papineau. Pour assurer aux deuxième, sixième et septième tableaux de ce drame, toute la couleur locale et le réalisme requis, Fréchette innova en engageant René-Joseph Garand, un artiste peintre professionnel. D'ordinaire, les amateurs comme beaucoup de professionnels se contentaient de décors approximatifs empruntés ici et là ou confectionnés à la hâte. Tel n'était évidemment pas le cas. Le peintre était allé croquer sur place les paysages de St-Denis et s'était efforcé de les reproduire avec une fidélité méticuleuse, avant-gardiste en l'occurrence. L'illusion était parfaite. Là encore, Fréchette fit preuve d'un indéniable sens de la scène.

Le village de St-Denis, peint sur la toile de fond, apparut d'abord en plein jour au deuxième tableau, mais il était savamment masqué par une grande estrade à l'avant-plan (Pestrade sur laquelle se tenaient Papineau et Nelson), un gros arbre et, surtout, une dizaine de mâts surmontés de bonnets phrygiens auxquels étaient attachées de grandes banderoles portant des slogans patriotiques: 'Vive Papineau!' 'Vivent les 92 résolutions!', 'Vive la liberté!', etc. Le village était ensuite dévoilé dans toute sa splendeur, mais d'une tout autre façon au septième tableau. Les fenêtres étaient illuminées au gaz,14 pendant que près de quarante patriotes défilaient, torche à la main, à l'avant-plan. La scène devait être grandiose, mais sans doute moins remarquable que celle de la bataille au sixième tableau. 'La bataille de St-Denis est un splendide tableau qui est encore relevé par la richesse et l'actualité des décors,' précise le chroniqueur de la Minerve, appuyé par son collègue du Nouveau Monde:

La principale partie de leur fusillade meurtrière a lieu d'une maison où on les voit tirer. L'effet est saisissant.15

Et pour cause! 'La bataille de St-Denis a été représentée avec un naturel à faire croire aux spectateurs que les balles pleuvaient autour d'eux'.16 Mais les journalistes ne donnèrent pas davantage d'informations sur les moyens utilisés. Il faut, pour les découvrir retourner au texte et aux indications scéniques de Fréchette. Celui'-ci nous précise que la scène de la bataille se déroulait à l'intérieur de la maison de madame St-Germain à St-Denis. Trente patriotes armés occupaient la pièce. La fusillade se rapprochait et augmentait d'intensité. Un boulet de canon détruisit une partie du mur (il emporta une partie du décor). Quelques patriotes tombèrent, les autres se précipitèrent à la grosse brèche et aux fenêtres puis répondirent par une décharge générale. Est-il utile de préciser l'impact de cette canonnade, de ces flammes et de l'odeur de poudre sur les spectateurs?

Encore une fois, ces effets n'avaient rien de commun avec ceux que produisaient habituellement les groupes non-professionnels. Cela ne dépendait pas d'une question de volonté car les amateurs raffolaient de ces prouesses saisissantes, mais elles étaient au-dessus de leurs forces et de leurs moyens.

Si Fréchette qualifia, à juste titre, son Papineau d'oeuvre à grand spectacle, il ne négligea pas, pour autant, les effets mineurs, créateurs d'atmosphères. Ainsi, le huitième tableau de Papineau, émouvant malgré son austérité, devient presque familier. Papineau retrouve quelques-uns de ses compagnons d'infortune dans une cabane à sucre (bien sûr!). A l'extérieur, la pluie tombe (on l'entend) et un patriote prépare un feu dans la cheminée (qu'il n'allumera pas).

Il est probable que Fréchette n'ait pas conçu seul tous ces éléments spectaculaires car ils nécessitaient une connaissance technique du théâtre qu'il n'avait certainement pas pu acquérir au cours de ses brèves et timides expériences antérieures. Nous pensons que James McGown et surtout les techniciens de l'Académie, sous la direction de Henry Thomas, ont largement contribué à ces succès. Mais il revient à Fréchette seul d'avoir su intégrer ces effets complexes à ses drames et de les avoir exploités d'une façon optimale.

Il est surprenant que les exégètes de l'oeuvre dramatique de Louis-Honoré Fréchette, et surtout de ces deux pièces, n'aient pas davantage retenu leurs qualités spectaculaires. C'est là, en effet, qu'elles prennent leur pleine mesure. C'est par ces qualités également qu'on peut comprendre leur véritable valeur historique car, du point de vue de la mise en scène, ces spectacles ne devaient rien au théâtre français.17 Leur conception scénique était tout à fait locale et correspondait aux modes et aux techniques de production new-yorkais de l'époque. C'étaient par leur facture, leur déploiement et leur caractère sensationnel, des spectacles nord-américains.

Seule la langue les distinguait des productions semblables issues de New York. Ces deux créations de Louis-Honoré Fréchette pourraient donc constituer la première réalisation scénographique locale d'importance. En même temps, elles témoignaient de la situation paradoxale des créateurs d'ici : ils lisaient français mais voyaient américain.

Notes

1 Voir l'article de REINE BÉLANGER 'Felix Poutré' dans le Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome 1, Montréal, Fides, 1978 p. 246-248.
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2 Voir la Minerve du 11 janvier 1886, p. 1 Cette représentation n'est pas relevée par le D.O.L.Q.
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3 FRÉCHETTE, LOUIS-HONORÉ Papineau Montreal, Chapleau 1880, 100 pages; Le Retour de l'exilé Montreal, Chapleau et Lavigne 1880, 72 pages.
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4 La Minerve 6 juin 1880, p. 2.
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5 Il s'agit du Prix Monthyon de l'Académie décerné pour les Fleurs boréales. L'annonce officielle en fut faite le mercredi 10 juin 1880 lors de la deuxième représentation de Papineau. D'où le surnom de 'Lauréat' donné à Fréchette par ses admirateurs, puis par ses détracteurs pour le tourner en dérision.
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6 Propos rapportés par la Minerve le 12 juin 1880 p. 2.
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7 La Patrie 8 juin 1880 p. 2.
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8 La Minerve 12 juin 1880. p. 2.
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9 Le Courrier de Montréal 12 juin 1880, p. 2; Le Nouveau Monde 15 juin 1880 p. 1.
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10 L'Opinion publique, 17 juin 1880 vol. XI/no 25 p. 289-290.
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11 La Minerve, 11 juin 1880 p. 2.
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12 Ibid., 9 juin 1880 p. 2.
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13 PAUL WYCZYNSKI 'Louis Fréchette et le théâtre', A.L.C., vol. 5 P. 142-147. On pense aussi, entre autres à l'article de PIERRE GOBIN, 'Le Papineau de Fréchette; absence de chef, absence de pays', Canadian Drama/l'Art dramatique canadien vol. 7 no 1 printemps 1981 p. 1219.
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14 Fréchette annonce huit tableaux, mais le dernier, le huitième, est la reprise du premier.
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15 L'Académie n'était pas encore munie d'appareils électriques. Ceux-ci n'apparaîtront progressivement que vers 1892.
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16 La Minerve 10 juin 1880 p. 2; Le Nouveau Monde 15 juin 1880 p. 1.
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17 Le Courrier de Montréal 8 juin 1880 p. 2.
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18 Il n'y avait pas eu a l'époque de spectacles français à grand déploiement. Sarah Bernhardt n'arriva que six mois plus tard.
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