FOREWORD

As we all know, the idea of theatre is undergoing significant revision: ideas of cultural performance, gender construction, ethnic, personal and national expression, postcolonial performance, and performativity (both cultural and linguistic) are joining more traditional definitions of the play text as sites of analysis. Just as historiography urges a contextual reading of the important documents of Canada's stage, poststructural criticisms urge study of theatrical performance in a plurality of contexts and from various (often previously ignored) perspectives. Studies of a particular play can approach the source material from many vantages, each imbricating the other to create a lattice of analysis which more fully reveals the play's meanings. And, by showing a variety of ways of seeing, such studies also deny the transcendence of any one means of investigation; indeed, they demonstrate that all readings are provisional and contingent upon the subject-position of the spectator.

When the editors asked me to guest edit, they suggested a "theory issue," a rather open-ended mandate. In my Call for Papers, I invited essays on a range of topics, stressing the idea of applying theory to performance or textual analysis; I was acutely aware that theatre scholars and students in Canada are still divided on the issue of whether "theory" is a useful way to approach our sources. And I was also aware that the term, theory, is a vague one, made more uncertain by the controversies of the past fifteen or so years among those who value a spectrum of theoretical methodologies and those who distrust such studies. I was further aware that there is no single "theory" or even body of theory: instead, there are a range of methodologies, some native to theatrical analysis, some borrowed from other disciplines, some returned, having been appropriated by other disciplines and altered.

The articles chosen for this issue examine dramatic texts, performance, cultural reception and the notion of theatre itself. They represent a considerable range of study in what can, correctly, be subsumed under the category of the theoretical.

Robert Nunn discusses what constitutes "presence" in drama and how it is carried within the semiosis of the stage; his paper builds definitions from the fact of props and bodies on stage, from the ways theatre creates meaning from those material objects with which it represents.

Susan Bennett uses the cultural reception of Angels in America in Calgary as adjutant to a theorization of the place of a particular (homosexual) representation as an "ethnicity" within the rights model, warning that entering "the specular economy" under any label is to invite the regulatory practice of liberal tolerance. Bennett's paper navigates the territory between historiography and cultural practice, showing the links between the two.

Marcia Blumberg discusses productions of Brad Fraser's Poor Super Man, as "a powerful vehicle for queer(y)ing the Canadian stage." Fraser, of course, responds to exactly the danger Bennett exposes, resisting liberal inclusion and celebrating life at the margins. Blumberg's analysis positions the play at "the nexus of gender, sexual orientation, cultural difference and the AIDS pandemic," a position which interweaves a number of theoretical concerns.

Anthony Watanabe considers the relationship of title to play and, indeed, to play-within-the-play, showing the complex semiological interactions among the three. His paper encourages us to consider the performativity of the title within the larger performance of a dramatic text.

Rosalind Kerr explores two plays by Sharon Pollock, theorizing the relationship of women's renegade texts to theatrical representation. She examines discursive practices which interrogate the claim to singularity of authorship and provides a framework within which revolutionary transnational feminisms might be enacted on stage.

A number of the papers employ gay/queer subjects or aspects of queer theory within their methodologies. It was not my intention that this issue should foreground lesbian or gay commentary over other theoretical means of reading; the submissions themselves1 govern any subtext which has arisen. For me, however, this coincidence is revealing. As scholars explore ways in which sign systems, signifying practices and cultural economies regulate and produce performativity and performance--both on stage and within the culture--it is somehow appropriate that the construction of gender should emerge as a point of intersection, as an ostented sign. Viewed against the outlawing of women's texts, against attempts to restrict performance, against the relegation of sexuality to subtext and against a contemporary resistance to such banishment, sexual orientation becomes, to paraphrase Nunn,2 a sign of more than itself. The papers in this collection study a variety of themes, but a persistent intertext calls us to consider how the most basic performance of self, our naming of this performance in titles and signs, and our expression of this performance through various technologies meet in the performance of our sexuality.

Reid Gilbert
Capilano College

Notes

1. including some not chosen for the issue
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2. in another context.
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AVANT-PROPOS

Nous le savons tous, le théâtre est en train de subir une révision significative: des idées de la performance culturelle, de la construction du sexe, d'ethnique, de l'expression personnelle et nationale, de la performance postcoloniale et de la performativité (culturelle et linguistique) se joignent aux définitions plus traditionnelles du texte dramatique comme site d'analyse. Au moment où l'historiographie exhorte une lecture contextuelle des plus importants documents du théâtre canadien, la critique poststructurale encourage l'étude de la performance théâtrale dans une pluralité de contextes et à partir de perspectives variées (et souvent méconnues par le passé). Des études d'une pièce particulière peuvent aborder le matériel de base à partir de plusieurs perspectives, s'imbriquant l'une et l'autre pour créer un treillis d'analyse qui dévoile davantage les thèmes de la pièce en question. Et, en montrant plusieurs modes d'approches, de telles études nient la trascendance d'un seul mode d'investigation. En fait, elles prouvent que toute lecture est provisoire et dépend du sujet-position du spectateur.

Quand les éditeurs m'ont demandé de diriger le présent numéro, ils ont suggéré "un numéro sur la théorie", un mandat assez ouvert. Dans l'appel d'articles, j'ai invité des essais sur une gamme de sujets, mettant l'accent sur le concept d'appliquer la théorie à l'analyse textuelle ou à celle de la performance. J'étais très conscient du fait que dans les études théâtrales au Canada les avis sont partagés sur la question de l'(in)utilité de la théorie pour analyser le théâtre. J'étais au courant de l'ambiguïté du mot "théorie", un terme qui a été rendu davantage indéterminé par les controverses des quinze années précédentes entre ceux qui valorisent une gamme de méthodologies théoriques et ceux qui se méfient de telles études. J'étais sensible à l'absence d'une seule "théorie" ou même d'un corps de théorie, adoptant plutôt la philosophie qui veut qu'il existe un champ de méthodologies dont certaines sont issues des études théâtrales, certaines empruntées à d'autres disciplines et encore d'autres qui, ayant été appropriées et modifiées par d'autres disciplines, sont retournées.

Les articles choisis pour ce numéro examinent des textes dramatiques, la performance, la réception culturelle ainsi que le concept de théâtre lui-même. Ils représentent un champ d'étude assez élargi de ce qui peut être classé sous la rubrique "théorie".

Robert Nunn analyse la notion de "présence" au théâtre et la façon dont elle fonctionne dans la sémiosis de la scène. Son article établit des définitions à partir des objets et des corps sur scène et à partir de la manière dont ceux-ci participent à la création du sens au théâtre.

Dans le cadre de la réception culturelle, Susan Bennett examine la mise en scène d'Angels in America à Calgary pour ensuite se lancer dans une théorisation sur le lieu d'une représentation (homosexuelle) particulière comme une "éthnicité" dans le modèle de droits. Elle avertit qu'entrer dans "l'économie spéculaire" sous n'importe quelle étiquette, c'est inviter des pratiques régulatoires de la tolérance libérale. L'article de Bennett navigue le territoire entre l'historiographie et la pratique culturelle, montrant les liens entre les deux.

Marcia Blumberg examine les productions de Poor Super Mande Brad Fraser comme "un véhicule puissant pour la 'queer(y)ing' du Canadian Stage." Certes, Fraser réagit précisémment au danger qu'expose Bennett, résistant l'inclusion libérale et fêtant la vie en marge. L'analyse de Blumberg positionne la pièce au "centre du genre, de l'orientation sexuelle, de la différence culturelle et de la pandémie du SIDA," une position qui entremêle plusieurs questions théoriques.

Anthony Watanabe considère la relation entre le titre et la pièce ainsi que celle entre le titre et la pièce interne, dévoilant les complexes interactions sémiologiques entre les trois. Son article nous encourage à examiner la performativité du titre à l'intérieur de la performance plus large du texte dramatique.

Rosalind Kerr explore deux pièces de Sharon Pollock, théorisant la relation entre des "textes renégats" des femmes et la représentation théâtrale. Elle analyse les pratiques discursives qui mettent en question la singularité de la paternité littéraire d'un ouvrage et fournit une structure à l'intérieur de laquelle des féminismes transnationals révolutionnaires pourraient être représentés sur scène.

Un certain nombre de ces articles traitent de sujets gais ou d'aspects gais à l'intérieur de leurs méthodologies. Au départ, je ne m'attendais pas à ce que ce numéro mette en évidence des commentaires lesbiens ou gais aux dépens d'autres modes d'approches théoriques; les soumissions elles-mêmes1 gouvernent tout sous-texte qui a fait surface. Pour moi, cependant, cette coïncidence est révélatrice. Comme des chercheurs explorent les façons dont les systèmes de signes, des pratiques signifiantes et des économies culturelles règlent et produisent la performativité et la performance sur scène et dans la vie, il est logique, pour une raison ou pour une autre, que la construction du genre emerge en tant que point d'intersection, en tant que signe montré.Vue sous l'optique du bannissement des textes de femmes, de l'effort pour restreindre et pour limiter la performance, de la relégation de la sexualité au sous-texte et d'une résistance contemporaine à un tel bannissement, l'orientation sexuelle devient, pour paraphraser Nunn,2 un signe de plus que lui-même. Les articles dans ce volume examinent une variété de thèmes mais un intertexte récurrent nous incite à considérer comment la performance de soi la plus fondamentale, c'est-à-dire notre appellation de cette performance en titres et en signes, et notre expression de cette performance à travers des technologies diverses se joignent dans la performance de notre sexualité.

Reid Gilbert
Capilano College

Notes

1. Y compris celles qui n'ont pas été retenues pour ce numéro.
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2. Dans un autre contexte.
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