Ce numéro double de Recherches théâtrales au Canada marque la fin d'une période de production au cours de laquelle nous avons publié en quinze mois tous les numéros des trois dernières années. Lorsque nous aurons distribué dans quelques mois le quatrième et dernier numéro double, qui portera sur le théâtre du Canada atlantique, nous aurons enfin rattrapé notre retard et pourrons reprendre un rythme de publication normal en produisant deux numéros simples par année. Le rythme que nous avons adopté ces quinze derniers mois, le taux de roulement dans l'administration, l'orientation et la conception de la revue, tout cela a été à la fois un défi de taille et une source d'énergie. Ce numéro général montre bien à quel point nos paramètres sont en constante évolution : encore plus riche en matériel visuel, vous y trouverez toute une gamme de sujets d'étude, d'approches théoriques et de perspectives critiques.

La première moitié de ce volume met en vedette une diversité remarquable de noms et d'intérêts liés à la recherche savante. Les auteurs qui y figurent en sont à différentes étapes dans leur parcours : post-doctorants, chercheurs en début ou à mi-carrière, vous trouverez même une contribution par un des auteurs universitaires les plus reconnus et les mieux établis au Canada. Ils attestent de la vigueur des recherches sur le théâtre canadien, tant à l'heure actuelle que dans les années à venir. Curieusement, tous s'attardent, malgré les écarts en termes d'expérience, à l'interface entre la forme théâtrale et la représentation sociale. Chacun des articles aborde une dynamique à multiples facettes qui pose défi et qui fait le pont entre les discours esthétiques et politiques. Chacun évoque cette problématique avec des priorités bien fixées et une plus grande appréciation pour sa complexité plutôt difficile à définir. Chacun démontre enfin, avec éloquence, le rôle essentiel que jouent la représentation et l'interprétation dans divers contextes culturels.Le hasard a voulu que la première des deux contributions au Forum portent sur ce même sujet et l'expriment, sous forme de mémoire, avec une élégance et un esprit qui, loin de nous éloigner de la question, souligne le rapport inséparable entre la représentation, la politique et l'expérience personnelle.

La seconde moitié de ce volume est consacrée à une collection d'articles sur la vie, le travail et l'héritage de femmes artistes. Toutes les contributions portent plus précisément sur les processus de création et les produits d'un groupe de dramaturges canadiennes. Comme le signale la soigneuse introduction à ce dossier, toutes examinent également la façon dont opère la composante (auto)biographique chez les créations à l'étude. La collection d'articles, revue et corrigée sur plusieurs années, est née dans un contexte bien précis : lors d'une table ronde organisée en 2002 par l'Association de recherches théâtrales au Canada (ARTC). Il m'ap-paraît logique que ses participants se réunissent une fois de plus entre ces pages. La diversité des approches et des intentions au sein de ce groupe est manifeste et n'a fait que s'accroître avec le temps. S'inspirant à divers degrés de théories complexes, d'analyses historiques et de récits personnels, les auteurs de ces articles et de la seconde contribution au Forum ne se laissent pas regrouper facilement. Voilà bien sûr la preuve d'une diversité de sujets et d'objets d'étude. Et pourtant, si les contributeurs exploitent des méthodologies et des stratégies d'analyse des plus diverses, ils partagent une passion qui nous a incité à les retenir en les recevant et de les publier.

Une fois le prochain numéro de Recherches théâtrales au Canada (volume 26.1-2) distribué, je passerai le flambeau au prochain rédacteur en chef de la revue. Glen Nichols, directeur du Département d'anglais à l'Université de Moncton et président de l'ARTC, prendra la relève tandis que j'assumerai de mon côté un rôle à la direction de rédaction de la revue. Glen possède des aptitudes remarquables qui lui serviront bien dans l'exercice de ses fonctions, et toute l'équipe de RTaC accueille sa venue avec enthousiasme. J'ai moi-même très hâte de suivre avec lui les changements que continuera de vivre la revue. Pour l'instant, cet avant-dernier numéro préparé sous ma direction représente le franchissement d'une autre étape dans l'élaboration de notre vision collective et nouvelle de l'avenir. Comme toujours, nous vous invitons à participer à ce processus.

Si vous avez des commentaires, des questions ou des suggestions, vous pouvez les communiquer à l'éditeur à l'adresse suivante : tric.rtac@utoronto.ca.