1 This volume continues several recent as well as longstanding themes of material culture research. The history of how we present ourselves through our clothing continues to intrigue scholars in many countries including our own. As I explain to my students, we all wear some kind of costume (we prefer the term clothing) that communicates messages about our economic and social status, our ideas about gender, our expectations about the kinds of socializing we might do on any particular day. Material History Review has long been concerned with studies of dress (or the older idea of "textile history"), with theme issues on the topic (for example, MHR 31, Surveying Textile History: Perspectives for New Research) as well as periodic essays and research reports.
2 Our contributors in this volume bring us back first to fundamental questions of methodology. Christina Bates points out the subtleties of using diverse sources in her study of Ontario hats; she points to omissions of the written record that are filled in by the material legacy. Bates' findings provide a fine case study of the appropriation of a mass-produced item in creating individualized products.
3 Much of the difficulty of researching costume is the sheer amount of materials that have been documented around the world. While contemporary research strategies have tended toward micro case studies, comparative research can still provide clues to connections otherwise not evident from the purely local. Gerald Baril's essay provides us with one methodological solution, a classificatory system that will permit the kinds of analysis that large bodies of data often make difficult.
4 Pat Tomczyszyn's contribution brings us from the world of clothing to the more basic concern of textile imagery. Postcards as a textile form are unique, for while reflecting the skills and aesthetics of the maker, this particular artifact was created to carry a text. These embroidered silk messages made by women and sent to their loved ones were powerfully multivocal: they contained textile images exemplified by proficient stitch, but, as well, juxtaposed these with words to produce an artifact linking place, sentiment and the horrors of war.
5 Research on textiles brings us to presentation of textiles. Danièle Dossetto's essay follows many of the issues discussed in the previous MHR 50 issue on Public History. Dossetto provides an insightful look into the creation of a costume gallery, and the kinds of contextual decisions that are made that determine the final contents and display. She points to the growing trend in many parts of the museum world to create reflexive exhibits that attempt to place what is being displayed in the ethnographic context of how it came to be.
6 Finally, from the museum world we move to the world of archaeology. Marcel Moussette's study provides an example of what is best in Canadian artifact research today. He takes a body of material and meticulously utilizes the historical sources that shed light on this material. But it is his skilful reading of the artifacts themselves that finally brings him to an interpretation that explains their particular context. Mousette's brand of historical archaeology brings home to us once again how central the artifact is to the questions we need to answer. Moussette's essay — like all of these in this volume — indicate that our real strength as material culture researchers remains both our focus on and our ability to then interpret the ordinary things of everyday life.
7 Ce numéro poursuit l'étude de thèmes récents et de longue date en recherche sur la culture matérielle. Dans plusieurs pays, dont le nôtre, l'histoire de notre manière de nous présenter par l'habillement continue d'intriguer les chercheurs. Comme je l'explique à mes étudiants, nous portons tous une forme de costume (nous préférons dire « vêtements ») qui véhicule un message sur notre statut économique et social, notre conception des sexes et nos attentes face aux genres de rencontres prévues pour la journée. La Revue d'histoire de la culture matérielle s'intéresse depuis longtemps à l'étude du costume (anciennement « histoire des textiles »), y consacrant des numéros (tel le 31, réunissant des communications présentées au colloque « Surveying Textile History: Perspectives for New Research ») et publiant périodiquement des articles et rapports de recherche.
8 Cette fois, nos collaborateurs nous ramènent d'abord à des questions fondamentales de méthodologie. Dans son étude de chapeaux ontariens, Christina Bates relève les subtilités d'emploi de diverses sources. Elle signale des omissions dans les écrits que viennent combler les témoins matériels. Ses découvertes fournissent une belle étude de cas sur l'appropriation d'un produit de série pour créer des objets personnalisés.
9 Les difficultés que l'on rencontre dans la recherche sur le costume tiennent dans une large mesure à la surabondance de matière documentée de par le monde. Alors que les stratégies contemporaines de recherche ont favorisé l'étude de cas particuliers, la recherche comparative peut encore donner des indices de liens non apparents sur le plan local. Le rapport de Gérald Baril nous fournit une solution méthodologique, soit un système de classification qui permet le genre d'analyse que les grands ensembles de données rendent souvent difficile.
10 Le texte de Pat Tomczyszyn nous transporte du monde du vêtement à la question plus fondamentale de l'imagerie textile. Les cartes postales constituent une forme textile bien particulière car, si elles reflètent l'habileté et l'esthétique de leurs artisanes, elles ont pour but de véhiculer un texte. Ces messages de soie brodée réalisés par des femmes à l'intention de leurs êtres chers étaient évocateurs à plusieurs égards : leurs images textiles faisaient valoir des broderies exemplaires mais, juxtaposées à des mots, celles-ci produisaient un objet qui associait un lieu, des sentiments et les horreurs de la guerre.
11 La recherche sur les textiles nous mène à leur présentation. Le texte de Danièle Dossetto fait suite à plusieurs questions abordées dans le dernier numéro (50) de la Revue, consacré à l'histoire appliquée. Dossetto apporte un éclairage sur la création d'une galerie de costumes et le genre de décisions contextuelles prises pour en fixer le contenu et la présentation. Elle souligne la tendance croissante dans plusieurs parties du monde muséal à créer des expositions reflexives, visant à placer ce qui est exposé dans le contexte ethnographique de son apparition.
12 Pour finir, nous passons de l'univers des musées à celui de l'archéologie. L'étude de Marcel Moussette constitue un exemple de ce qui se fait de mieux en recherche sur les objets au Canada. Partant d'un ensemble d'objets, il se sert méticuleusement des sources historiques qui l'éclairent. Mais c'est sa fine lecture des objets mêmes qui le conduit à une interprétation expliquant leur contexte particulier. Le type d'archéologie historique pratiqué par Moussette vient nous rappeller la place fondamentale de l'objet dans les questions que nous devons élucider. Le texte de Moussette, comme tous ceux de ce numéro, montre que notre force, en tant que chercheurs de la culture matérielle, réside à la fois dans notre concentration sur les objets ordinaires du quotidien et notre capacité de les interpréter.