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L'étude du costume en ethnologie

Jocelyne Mathieu
Université Laval

Abstract

Costume engages the attention in many disciplines. The distinctive characteristic of ethnological research is that it examines costume as custom, by attempting to explain the cultural originality of communities and their relations with universal reality. In order to fully understand the messages conveyed by clothing and to relativize its originality in different cultures, ethnology favours the comparative method, which consists in studying facts, regions and periods in relation to one another. While artifacts and handwritten, printed and iconographie sources provide important and relatively abundant information on different aspects of costume, they are not sufficient in ethnology. Therefore, it is extremely useful, indeed indispensable, in terms of achieving an accurate and balanced understanding of the official data, to gather the remarks of information sources on ways of life and on the integration of costume into the totality of existence. After a brief status report on the research of interest to us in the area of costume, the author concludes on the contribution of ethnology in this area.

Résumé

Le costume retient l'attention dans plusieurs disciplines. La particularité de la recherche ethnologique, c'est qu'elle examine le costume en tant que coutume, en essayant d'expliquer l'originalité culturelle des collectivités et leurs rapports avec la réalité universelle. Pour réus-sir à bien comprendre les messages dégagés par les vêtements et pour relativiser leur originalité respective, l'ethnologie privilégie la mé-thode comparative, qui consiste à étudier les faits, les terrains et les époques les uns en regard des autres. Si les artefacts et les sources manuscrites, imprimées et iconographiques fournissent des renseignements importants et relativement abondants sur différents aspects du costume, ils ne suffisent pas en ethnologie. Il s'avère donc très utile, voire indispensable, pour une compréhension juste et pondérée des données officielles, de recueillir les propos d'informateurs sur les manières de vivre et sur l'intégration du costume dans l'ensemble de l'existence. Après un bref état de la question sur les recherches qui nous intéressent dans le domaine du costume, l'auteure conclut sur l'apport de l'ethnologie en cette matière.

1 Le costume retient l'attention dans plusieurs disciplines. Par exemple, on s'y intéresse en histoire, en histoire de l'art, en théâtre, en consommation, en anthropologie et en ethnologie, pour se pencher sur l'évolution et l'esthétique des vêtements, pour les reconstituer, pour en mesurer la place dans les systèmes économiques ou pour en comprendre les significations. Même si les chercheurs s'inspirent mutuellement dans leurs travaux et que chaque spécialiste déborde l'avenue qui lui est propre, les perspectives demeurent généralement distinctes. Qu'est-ce donc qui particularise la recherche en ethnologie1?

2 En fait, c'est globalement l'examen du costume en tant que coutume. L'étymologie commune des deux mots leur confère au départ un sens voisin. Le Musée national des arts et traditions populaires à Paris en a d'ailleurs fait le thème d'une importante exposition — et le titre du catalogue publié à cette occasion — énonçant d'emblée le rapport qui soutient cette démarche2. Me réclamant de cette approche, je me suis déjà référée3 au texte d'introduction de Jean Cuisenier qui situe ce rapport costume-coutume dans l'histoire :

Costume dans l'histoire de la langue française n'est d'abord qu'une autre manière de dire coutume. En plein XVIIe siècle encore, le costume n 'est, pour les contemporains de Louis XIV, que la manière d'être extérieure consacrée par l'usage4 ...

3 Le costume propose un code d'identité, et la connaissance matérielle qu'on en recherche ne vise qu'à mieux en cerner les réalités culturelles. L'idée du costume indice de culture sous-tend donc celle des genres de vie, ce qui rejoint les propos d'Yvonne Deslandres voulant que « le costume est l'une des premières façons, sinon la première, d'aborder l'homme, la personne. [Il est] apparence extérieure réglée par la coutume5 ».

Comparer pour mieux comprendre

4 L'ethnologie vise à expliquer l'originalité culturelle des collectivités et leurs rapports avec la réalité universelle. Comme je l'ai déjà énoncé :

La perméabilité [relative] des collectivités met en évidence des facteurs de conjonctures qui doivent être étudiés en corrélation. La combinaison de la situation géographique, de la morale sociale, du régime économique et de l'ancienneté nationale dessine le profil des collectivités; elle les démarque l'une de l'autre en leur conférant une certaine originalité, tout en les conservant dans le processus évolutif global6.

5 Pour réussir à bien comprendre les messages dégagés par les vêtements et pour relativiser leur originalité respective, l'ethnologie privilégie la méthode comparative, qui consiste à étudier les faits, les terrains et les époques les uns en regard des autres. Ainsi, lorsqu'on s'intéresse aux vêtements selon les groupes d'âge, par exemple, une comparaison s'impose pour permettre de déterminer la situation des individus dans la société non seulement selon leur âge, mais aussi selon leur sexe et selon les fonctions qu'on leur attribue aux différents moments de leur vie.

6 La comparaison peut s'exercer à différents niveaux, par exemple entre groupes, terrains ou époques, et de façon indépendante ou concomitante. Il s'avère particulièrement intéressant de comparer des collectivités qui ont partagé un certain nombre de facteurs d'influence, par exemple une même domination politique ou un même régime économique, mais dans des milieux différents. Cette façon d'analyser les réalités rejoint ce que Robert Cresswell appelle le courant dynamiste, c'est-à-dire l'analyse de l'évolution fonctionnelle des structures dans des situations de changement interne ou externe7. Les termes de changement et de continuité — et, bien sûr, les notions qui s'y rapportent — sont très importants en ethnologie parce qu'ils renvoient à la dynamique de la tradition au contact de la modernité.

7 Pour saisir cette dynamique, il faut bien sûr se référer à l'évolution historique et sociologique, mais les documents officiels ne traduisent pas toute l'essence de la réalité. Pour construire des analyses balisées et nuancées, il ne faut donc pas se servir uniquement des faits « objectifs », mais considérer également les discours livrés par les populations concernées, qui nous apportent maints détails utiles et pondérateurs. D'où l'importance de l'enquête ethnographique sur le terrain.

Interroger sur l'être et le paraître

Dis-moi ce que tu portes et je te dirai qui tu es.

8 De ce préambule surgissent toutes les questions. Ce que montrent les individus par leurs vêtements révèlent ce que transmet leur culture.

9 Si les artefacts et les sources manuscrites, imprimées et iconographiques fournissent des renseignements importants et relativement abondants sur différents aspects du costume, ils ne suffisent pas en ethnologie. La connaissance limitée aux données officielles ne peut livrer le pourquoi et le comment de toutes les informations pour lesquelles les chercheurs doivent d'eux-mêmes extrapoler, à partir de leur propre expérience. Il ne suffit pas de constater par exemple, à partir de certaines statistiques — aussi bien appuyées soient-elles — que telle partie de la population s'intéresse davantage à certains types de vêtements. Pour en connaître plus long, il est essentiel d'interroger ces personnes — dans la mesure du possible, bien sûr — pour entendre leurs explications et recueillir leur perception du phénomène dans leur environnement personnel et dans un contexte plus global. Ils s'avère donc très utile, voire indispensable, pour une compréhension juste et pondérée des données officielles, de recueillir les propos d'informateurs et d'informatrices sur les manières de vivre et sur l'intégration du costume dans l'ensemble de l'existence.

10 Caractérisée surtout par une démarche inductive, l'enquête ethnographique s'organise selon des principes méthodologiques bien définis. Fondé sur l'observation et la cueillette de faits au moyen de la transmission orale, ce type d'étude se distingue de l'enquête à caractère sociologique par l'échelle restreinte des collectivités interrogées; le petit groupe (constitué en fonction de l'âge, de l'occupation, de la situation géographique, etc.) devient la cible privilégiée des ethnographes, ce qui leur permet de toucher le tissu culturel, à la différence d'une enquête de masse, qui vise plutôt à prendre le pouls de la société en général. Grâce aux contacts individuels entre enquêteurs8 et informateurs, il est plus facile de pénétrer progressivement dans l'intimité d'individus sans grande notoriété, mais pourtant importants par leur représentativité d'un genre de vie collectif. Le contact interpersonnel favorise la communication et, par le fait même, permet d'apprendre de la bouche des gens visés non seulement le pourquoi et le comment des choses vécues, mais ce qui se cache derrière l'apparent, dans le privé et le non-officiel.

Des recherches et des chercheurs : l'état de la question

11 Selon leurs intérêts particuliers, les chercheurs qui s'intéressent au costume donnent priorité aux sources manuscrites ou iconographiques, aux collections d'artefacts ou aux données recueillies par l'enquête orale sur le terrain.

12 Les Européens ont largement exercé leur influence dans ce domaine. Des noms comme Leloir, Boucher, Deslandres sont reconnus internationalement. Entre autres, l'Histoire du costume en Occident de l'Antiquité à nos jours9, de François Boucher, est intéressante parce qu'elle situe les ensembles vestimentaires dans leur contexte historique et géographique. Très bien illustré, cet ouvrage présente une histoire commentée et relativisée qui dépasse la simple connaissance des vêtements et de leurs accessoires pour eux-mêmes; le costume s'avère alors un révélateur culturel10. Plusieurs importantes histoires générales du costume ont été écrites avant Boucher (notamment par Enlart et Leloir), et plusieurs autres après (celles de Hansen ou de Kybalova par exemple); alors que les premières demeurent de simples outils de référence, les deuxièmes, peut-être sous l'influence du ton donné par Boucher, nourrissent une réflexion sur la connaissance des peuples et des collectivités par leur costume, ce qui rejoint les préoccupations des ethnologues.

13 L'avancement des connaissances en matière d'habillement nous a donné bon nombre d'ouvrages d'histoire spécialisés sur des époques précises, des espaces délimités ou encore des sujets privilégiés11. Ces études exploitent des thèmes comme celui de la mode et traitent alors du costume comme reflet de la société12. Il est intéressant d'en retenir les liens tissés entre les différentes variables de temps, d'espace, de sexe, d'âge, de milieu, etc., car ce sont ces variables qui élaborent les contextes particulièrement importants pour la compréhension des faits de culture et qui font partie des analyses ethnologiques.

14 Au fil des travaux et selon le contexte scientifique des recherches, on attribue au costume différentes fonctions, qui correspondent en fait aux rôles accordés aux vêtements, aux accessoires et aux manières de s'habiller.

15 On a d'abord disserté sur la fonction de protection des vêtements, contre le climat et les dangers de la nature... plaçant ainsi en second toute la question esthétique. L'importance de la protection réside dans un premier niveau de lecture, incluant le sentiment de pudeur, car les deux visent à cacher le corps et à lui faire écran contre les assauts extérieurs, qu'ils soient de nature physique ou spirituelle.

16 Puis on a modifié le discours, faisant valoir davantage l'esthétique et l'érotisme. Les études de Mauss, Flugel et Barthes font état de la magie protectrice des vêtements et des accessoires, magie qui s'exerce sur la personne et son environnement, et qui nourrit la séduction.

17 Protection et séduction se conjuguent alors dans les rituels du quotidien ou des grandes circonstances, qui mettent plus ou moins en évidence la beauté, notion variable mais véritable.

18 Actuellement, la plupart des chercheurs conviennent que la différenciation, l'identité et l'appartenance constituent la première fonction des collectivités, qu'elles tendent ou non à exprimer leur cohésion sociale. Plusieurs travaux relativement récents en font la démonstration en prenant pour pôles l'individu et le groupe. Somme toute, le costume est langage et moyen de communication; c'est finalement sa fonction principale, et c'est l'orientation que reflètent les études réalisées sur le sujet aux États-Unis comme en Europe. Le périodique Dress, publié par la Costume Society of America, en fait état en ce sens, de même que les groupes de recherche comme celui du Musée de l'Homme à Paris. Constitué autour du regretté André Leroi-Gourhan, qui avait développé une analyse du costume au moyen d'une étude systématique de la culture matérielle, ce groupe continue aujourd'hui de travailler à l'élaboration d'un langage méthodologique universel13.

Et le costume canadien?

19 La diversité du Canada, l'immensité de son territoire et l'éparpillement de ses sources imposent aux chercheurs de procéder par bribes à l'analyse du costume. De grandes collections comme celles du Royal Ontario Museum (ROM) à Toronto et du Musée canadien des civilisations à Ottawa ont attiré plusieurs chercheurs. Pensons à Marius Barbeau, Katharine B. Brett, Dorothy K. Burnham, Eileen C. Collard, Mary Holford... pour n'en nommer que quelques-uns.

20 Au Québec, il faut souligner le rôle très important que joue le Musée McCord, à Montréal, tant pour la richesse de ses collections que pour le fonds photographique Notman. Le dynamisme de la conservatrice des costumes place d'ailleurs ce musée au centre d'une dynamique de recherche à grand rayonnement14.

21 Si les musées, grâce à leurs collections, jouent souvent le rôle de catalyseurs dans la recherche, les centres d'archives incitent aux relevés minutieux. Les intérêts de certains archivistes nous ont d'ailleurs permis d'accéder à de l'information méconnue; Edouard-Zotique Massicotte, Pierre-Georges Roy et Robert-Lionel Séguin font partie de ceux qui, curieux de la petite histoire autant que de la grande, nous ont livré maints menus détails, souvent teintés d'une orientation qu'on pourrait qualifier d'ethnographique. Les archives du folklore de l'Université Laval ont constitué des dossiers thématiques au fil des relevés manuscrits ou des enregistrements oraux. Elles sont les dépositaires des plus importantes collections de faits de culture traditionnelle au Québec. Entre autres, pour le costume, elles possèdent le Fonds Madeleine-Doyon-Ferland, du nom de celle-là même qui, dans les années 40, avait marqué les recherches sur le costume en développant une méthode d'enquête orale sur le terrain (spécialement en Beauce, en 1946, et dans Charlevoix, en 1947). Ce fonds — parfois difficile à consulter à cause des notes manuscrites très denses de leur auteure — regorge de documents divers entre lesquels, malheureusement, nous ne pouvons pas toujours faire les liens nécessaires faute d'un cadre de référence approprié.

22 Madeleine Doyon avait commencé une histoire du costume au Canada, mais elle n'a pas pu la terminer. Il faut reconnaître le grand mérite de tous ces chercheurs sérieux, curieux, qui se sont intéressés au domaine. Mais nous ne bénéficions pas de grandes synthèses, malgré l'existence de multiples monographies locales, régionales et thématiques15, de plusieurs articles16, de quelques catalogues d'expositions17 et de nombreuses thèses18.

23 Si, jusqu'à maintenant, on a plutôt cherché à identifier un costume dit traditionnel, du moins en ce qui concerne le Québec et l'Acadie, on a tendance maintenant à viser la compréhension globale du fait vestimentaire en intégrant aux recherches la question du phénomène de mode. Renouveler une vision du costume québécois dans les manifestations de son rapport entre la tradition — ce qui persiste dans le temps — et la mode — ce qui change périodiquement — voilà donc un beau défi. Entre le costume dit traditionnel et le costume dit à la mode, il y aurait toute une gradation traduisant l'emprise progressive de la ville sur la campagne, de l'industrie sur l'artisanat, du commerce sur l'autosuffisance, de la parure sur l'utilité, en somme de la mode sur la coutume19.

La méthode ethnographique et la perspective historique

24 L'enquête orale auprès d'informateurs limite à l'époque contemporaine le champ temporel de l'information recueillie. La mémoire des informateurs peut permettre de remonter à une ou deux générations précédentes, mais avec toutes les réserves qui s'imposent. Or, les données contextuelles étant de première importance pour l'étude de toutes les époques, l'ethnologue ne se contente pas de ces seules entrevues. Il connaît la méthodologie de recherche générale, tant dans les manuscrits que dans les imprimés. Son regard scrutateur cherche cependant toujours à dépasser le discours officiel pour atteindre l'expression des personnes dites « ordinaires », que ce soit par le texte, par l'image ou par l'objet. Son analyse est pour toute époque comparative et relativiste.

25 Si l'histoire apporte à l'ethnologie la profondeur diachronique, l'ethnologie renouvelle le regard historique et le remet en perspective. Le chercheur intéressé par une période antérieure à l'ère contemporaine pourra pratiquer une ethnologie historique si, au moyen de sources manuscrites par exemple et sans possibilité d'enquête orale, il recherche l'expression des coutumes qui trament les cultures à leur base.

26 Mais le problème du costume demeure lié à sa précarité : conservation difficile, intérêt souvent limité aux pièces circonstancielles ou extraordinaires, transformation et récupération des tissus et des vêtements. Aussi, sans l'enquête orale, beaucoup d'information ne sera jamais accessible. Autant dire que l'ethnologie, dans toute sa « pureté », est surtout une science du contemporain.

27 Cela dit, les sciences humaines sont perméables et nous avons encore beaucoup de travail à accomplir.

NOTES
1 A la demande de Mme Jacqueline Beaudoin-Ross, conservatrice des costumes au Musée McCord à Montréal, je tente de situer les recherches ethnologiques sur le costume.
2 Costume — Coutume. Galeries Nationales du Grand Palais, 16 mars — 15 juin 1987. Cinquantenaire du Musée national des arts et traditions populaires. Paris, Ministère de la culture et de la communication, Éditions de la Réunion des Musées nationaux, 1987, 327 p.
3 « Au sujet des rapports entre le costume traditionnel et la mode. Le cas du costume canadien », Canadian Folklore canadien, vol. 10, nos. 1-2, pp. 35-52.
4 Costume — Coutume, catalogue d'exposition, Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 1987, p. 15.
5 Le costume image de l'homme, Paris, Albin Michel, n.p., p. 19.
6 « Au sujet des rapports entre le costume traditionnel et la mode ... », p. 50.
7 Éléments d'ethnologie I, Paris, Armand Colin, 1975, 318 p. (Collection U), p. 15.
8 L'emploi du masculin inclut le féminin, dans le seul but d'alléger le texte.
9 Paris, Flammarion, 1965. Édition revue et mise en jour, 1983.
10 François Perreault daigne entre autres aborder « le costume des classes populaires et paysannes », « les particularismes des nationalités », etc.; ce sont des sujets somme toute peu traités dans les histoires du costume.
11 A titre d'exemples, notons : de Slice Morse Earle, Two Centuries of Costume in America 1620-1820, New York, Dover Book on Antiques, 1970; de Marguerite Bruneau, Histoire du costume populaire en Normandie, édité par le Cercle d'action et d'études normandes, 1983, 2 volumes; de Robert Delort, L'histoire de la fourrure de l'Antiquité à nos jours, Lausanne, Éd. Lazarus, 1986.
12 Nous pensons en l'occurrence à l'ouvrage de Grazietta Butazzi intitulé La mode. Art, histoire et société, Paris, Hachette, 1983 (original publié en 1981 et traduit de l'italien par Bernard Guyader), qui illustre bien le traitement réservé au sujet dans ce type de publication. L'auteure traite entre autres de l'hygiène et du temps libre, de la condition féminine, du rapport hommes-femmes et de l'opposition enfance-vieillesse, des thèmes qui englobent à la fois des préoccupations historiques et ethnologiques.
13 Yves Delaporte et Monique de Fontanés ont d'ailleurs édité les actes de leur rencontre de 1979. Cinq ans plus tard, le périodique L'ethnographie (tome LXXX, nos 92-94) leur consacrait toute une publication.
14 Mme Jacqueline Beaudoin-Ross est très active dans la Costume Society of America et dans l'ICOM (comité costume); elle accueille fréquemment des étudiants et d'autres chercheurs dans les réserves dont elle est responsable. En outre, elle enseigne et publie elle-même (consulter particulièrement la bibliographie critique qu'elle a publiée en collaboration avec Pamela Blackstock dans le Bulletin d'histoire de la culture matérielle, Ottawa, printemps 1984, pp. 59-92).
15 Par exemple, celles de Nora Dawson et de Bernard Audet sur l'île d'Orléans (1960 et 1980) ou de Pierre Deffontaines et de Sophie Laurence Lamontagne sur l'hiver (1957 et 1983).
16 Le Bulletin d'histoire de la culture matérielle en a publié plusieurs. Je me permets de signaler aussi le numéro spécial de Cap aux Diamants : « La mode miroir du temps » (vol. 4, no. 2, été 1988) et le numéro spécial de la revue Canadian Folklore canadien (vol. 10, nos. 1-2,1988), pour lesquels j'ai été rédactrice invitée.
17 Notamment publiés par les musées McCord, (Montréal), Saint-Laurent (Montréal), Laure Conan (La Malbaie), Beaulne (Coaticook) et de la Civilisation (Québec).
18 Signalons celles de Lorraine Bouchard sur le costume de mariée (1990), de Suzanne Marchand sur les années 1920-1930 (1990) et de Louise Gagnon sur les enfants (1991)... Plusieurs autres sont en cours.
19 C'est ce que je tente de démontrer grâce à une recherche subventionnée (jusqu'en 1993) par le CRSH, que je remercie vivement. Cette étude s'intitule « L'influence de la mode sur le costume québécois ». L'enquête orale y occupe une place importante, bien que partielle. La présentation du projet a fait l'objet d'une communication à l'Association canadienne pour les études d'ethnologie et de folklore (l'ACEF) à Charlotte-town en mai 1992 et paraîtra dans l'Annuel d'ethnologie 1992, publié par la Société québécoise des ethnologues.