1 This special issue of the Journal of New Brunswick Studies/Revue d’études sur le Nouveau-Brunswick on the Acadians of the St. John River and their relationships with Indigenous peoples hopes to document and promote diverse, even difficult, local and regional histories by interrogating the mainstream discourse created and perpetuated by the dominant linguistic majority -- thus the somewhat paradoxical choice to publish several articles in English. Indeed, the shores of the Wəlastəq have historically represented shared spaces, however, that statement cannot stand without adding that they were also violent, stolen spaces.
2 I am a white settler. I am also Acadian, which means erased, dispossessed, and the descendant of a collective trauma still very present as a transgenerational memory, undeniably and inexorably shaping our relationships with others. To paraphrase one of Acadie’s most celebrated authors, Raymond Leblanc: « Je suis acadien·ne, / Ce qui signifie multiplié·e fourré·e dispersé·e acheté·e aliéné·e vendu·e révolté·e2 », mais aussi blanche et colonisatrice, ayant participé à l’oppression des populations autochtones dès les origines de la colonie de la Nouvelle-France établie en Amérique au début du 17e siècle. Au cours de la Renaissance acadienne des années 1860 jusqu’au milieu du 20e siècle, d’importants progrès sociaux ont permis à l’Acadie de sortir des années noires. Toutefois la conscience de ce rôle d’oppresseur demeurait largement absente, l’élite acadienne préférant insister sur l’amitié ancestrale avec les peuples Micmac et Wəlastəkwiyik (appelé Malécite à l’époque) ou encore, de s’en distancier3. Et effectivement, c’est ce qui s’est produit.
3 As white settlers, if we wish to act on the most basic concept of the Commission on Truth and Reconciliation4 which is “Truth”, we must begin by revisiting the narratives we have perpetuated, consciously or unconsciously. Thus, the first article in this special issue is authored by Andrea Bear Nicholas who so generously shares the gift of storytelling in the tradition of the Wəlastəkwiyik.
4 The work of reconsidering settler narratives is difficult, even painful. Andrea Bear Nicholas effectively uses the collective “we” in her paper, drawing in the readers, and challenging non-Indigenous readers to embrace a non-linear cosmogony of the Wəlastəq, later renamed the St. John River by the French explorer Samuel de Champlain in an act of erasure which was a precursor to many other erasures that followed.
5 Alors que les historiens se sont jusqu’ici penchés sur les liens profonds entre le peuple acadien et les Micmacs, les contributions importantes des articles de Pettigrew, Hodson et Kennedy soulignent la présence d’Acadiens et d’Acadiennes ayant côtoyé le peuple Wəlastəkwiyik sur la rivière Wəlastəq entre 1692 et 1759. Malgré l’importance de ce village riverain où Acadiens, Acadiennes et Wəlastəkwiyik partageaient et parfois s’entre-déchiraient les ressources, peu de traces de son existence ont survécu. En effet, il était plus vendeur pour cette capitale néo-brunswickoise à allure victorienne de se définir autour de l’événement de sa « fondation » en 1785 par des Loyalistes.
6 Si Chris Hodson reconstitue les voix d’Acadiennes et d’Acadiens afin d’humaniser les tragiques événements et explorer le traumatisme profond vécu par ces derniers, Greg Kennedy, pour sa part, propose l’idée d’un terrain commun, (« middle ground ») qui aurait pu ouvrir la voie à une coexistence négociée.
7 Similarly, Anne Marie Lane Jonah shares her experience as part of a Parks Canada Team working on the successive memorial layers of the contested area of Mi’kmaw district of Siknikt, or the isthmus of Chignecto, with Mi’kmaq. In a shared commitment to address biases in local and provincial historiography, the research team challenged colonial narratives by resituating and reinterpreting Euro-centric documents through the lens of Indigenous experiences.
8 Les traces de l’existence d’une Acadie sur les berges de la rivière Saint-Jean se manifestent aussi dans le patrimoine littéraire comme le montre l’article de Robert Viau -- la littérature étant un espace culturel où l’identité peut s’exprimer plus librement. En effet, n’est-ce pas par la littérature que l’Acadie s’est exprimée comme entité « à part entchére5 » pour la première fois, avant même qu’elle soit pleinement reconnue sur le plan politique et social?
9 Finalement, je tiens à signaler que ce numéro spécial découle d’une exposition sur les Acadiens de Pointe Sainte-Anne au Musée de la Région de Fredericton qui a bénéficié d’une subvention d’engagement partenarial du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada en 2018. Une série de conférences financée par la Société Royale du Canada en 2019 a aussi permis de rassembler les auteurs et autrices ayant contribué à ce numéro.
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